Les infos à J-1

4 mai 2024 - 14:58

  • Pour sa 40e édition, le Tro Bro Leon proposera ce dimanche 5 mai une distance record de ribinoù : 34,6 kilomètres sur les 203,6 que totalise le parcours tracé autour de Lannilis. L'épreuve finistérienne sera à suivre en direct sur France 3 dès 15h15.
  • Sans ancien vainqueur au départ, la succession à Giacomo Nizzolo s'annonce particulièrement ouverte et disputée. Benoît Cosnefroy (Décathlon AG2R La Mondiale), Axel Zingle (Cofidis) et Arnaud De Lie (Lotto Dstny), 2e l'an dernier, constituent le trio des grands favoris. Ils ont d'ailleurs pris, dans cet ordre, les trois premières places du Grand Prix du Morbihan samedi.
  • Lauréate en 2021 et 2022, la formation Arkéa-B&B Hôtels, aura les plus hautes ambitions dans le sillage de Luca Mozzato, 2e du Tour des Flandres. L'Américain Riley Sheehan (Israel-Premier Tech), vainqueur de Paris-Tours, et l'ancien lauréat de Paris-Roubaix John Degenkolb (dsm-firmenich PostNL) sont également très attendus.

Record de ribinoù et numérotage inversé

Avec 34,6 kilomètres de ribinoù sur les 203,6 que comptent le parcours, cette 40e édition du Tro Bro Leon établit un nouveau record de distance sur les chemins de terre et de pierre. On en dénombre 29, dont le premier, inédit, intervient dès km 33,6, à Saint-Renan. « Il y a fort longtemps qu’on n’a pas eu un ribin aussi tôt dans la course », note l'emblématique organisateur Jean-Paul Mellouët. Autre nouveauté, le numérotage en sens inverse des secteurs, comme à Paris-Roubaix, « pour faciliter les repères des coureurs » explique Cédric Coutouly, le responsable sportif de l'épreuve avec Jean-Paul Mellouët. Le mythique ribin de la ferme, qui rend visite au château de Keroüartz, sera emprunté à deux reprises, le second passage intervenant à 8 km de l'arrivée, avant l'ultime secteur, celui de Meshuel, qui se terminera à 2200 mètres de la ligne. Mais les grandes manœuvres pourraient débuter bien avant la boucle finale de 46 kilomètres. Pourquoi pas dès le secteur 21, à 76 km du but, près de Plouguerneau, alors que les coureurs laisseront derrière eux les paysages grandioses du littoral nord-finistérien. « Les communes ont fait un très bon travail pour rendre les ribinoù praticables » salue Cédric Coutouly. « Il devrait pleuvoir dans la nuit et la matinée. Mais juste de quoi coller la poussière, le circuit devrait rester assez sec. » L'épreuve sera à suivre en intégralité sur les réseaux sociaux de l'épreuve et en direct télévisé sur France 3 (à partir 15h15) et sur l'application Eurosport (15h05).

Cosnefroy : « Impatient de découvrir »

Après avoir réalisé son « meilleur début de saison » et « décompressé mentalement » suite à sa 16e place sur Liège-Bastogne-Liège, Benoît Cosnefroy se dit impatient de « découvrir cette course singulière » qu'est le Tro Bro Leon, où il tentera de décrocher la 6e victoire de sa saison. Le puncheur de Décathlon AG2R La Mondiale, 28 ans, n'a encore jamais affronté les ribinoù, pas même chez les cadets, dont l'épreuve, manche du Trophée Madiot, fêtera dimanche sa 16e édition et constituera une fois encore le préambule de l'épreuve professionnelle. « Cela faisait un peu loin de chez mes parents, il y a 4h de route jusqu'à Cherbourg » sourit le Normand. « Et depuis que je suis pro, c'était peut-être une histoire de date. Mais je suis très content de découvrir cette course qui est bien implantée dans le calendrier du cyclisme français. » Les chemins ne l'effraient pas. C'est via le cyclo-cross qu'il s'est révélé chez les jeunes. « Mais j'espère qu'il fera assez sec pour que la course se fasse vraiment physiquement ! Je ne serai pas leader unique. Ce serait dommage de courir comme ça car ce sont souvent les forces collectives qui font la différence au Tro Bro, à l'image d'Arkéa ces dernières années. Le collectif a plus d'importance que les individualités. » Son coéquipier Pierre Gautherat pourrait avoir son mot à dire, « d'autant qu'il a fait l'impasse sur le Grand Prix du Morbihan. » Une course que Benoît Cosnefroy a d'ailleurs remportée samedi, devant Axel Zingle et Arnaud De Lie, un adversaire qu'il citait déjà la veille parmi ses principaux adversaires. « L'équipe Cofidis sera très forte et c'est un terrain qui correspond toujours à Arkéa. Mais se focaliser sur un ou deux adversaires serait une erreur sur un Tro Bro. »

De Lie, guéri et ambitieux

Vendredi, lors d'une conférence de presse en visio, Arnaud de Lie confiait avoir traversé ce printemps la « période la plus difficile » de sa jeune carrière. En cause, la contraction de la maladie de Lyme qui l'a conduit à écourter sa campagne des flandriennes. Mais après 10 jours d'antibiotique, et puisqu'il a eu « la chance » de s'être fait diagnostiquer rapidement, « la maladie était finie » assure le sprinteur belge de 22 ans, qui s'est rassuré sur sa condition en remportant sa course de reprise, dimanche dernier, sur la Lotto Famenne Ardenne Classic. Le Taureau de Lescheret est donc déjà reparti de l'avant. Et le Tro Bro Leon l'inspire particulièrement. « C'est une très belle course, une course spéciale, une classique. Il n'y en a pas deux comme celle-ci. » Le coureur de Lotto-Dstny est passé tout proche de la victoire les deux dernières années (4e et 2e). Surtout la saison passée, où Giacomo Nizzolo l'a sauté au sprint juste avant la ligne d'arrivée. « Je ne parlerais pas de revanche à prendre, mais je pense que j'avais peut-être trop envie de gagner, surtout que j'avais déjà levé les bras la veille (à Plumelec). J'étais encore dans l'euphorie de la victoire. Mais je connais maintenant assez bien l'arrivée. Quand tu es premier dans la cuvette, c'est compliqué de reprendre de la vitesse. Je sais que je ne referai pas les petites fautes que j'ai commises l'an passé. Et dans l'équipe, il n'y a pas que moi. Bret Van Moer est très bien, tout comme les autres. On peut avoir de belles ambitions. »

Un maillot spécial chez Arkéa-B&B Hotels

Pour célébrer les 20 ans de son existence, mais aussi le 40e anniversaire du Tro Bro Leon, la formation Arkéa-B&B Hotels arborera dimanche un maillot « Excalibur », tout de blanc et noir, clin d'oeil « au célèbre Gwan Ha Du si cher aux Bretons et Bretonnes » glisse le directeur sportif Arnaud Gérard. Une motivation supplémentaire pour l'équipe armoricaine, qui avait remporté l'épreuve en 2021 et 2022 via Connor Swift et Hugo Hofstetter, deux coureurs partis depuis dans une autre écurie. Elle aura de nombreuses cartes à jouer, en premier lieu Luca Mozzato, 2e du dernier Tour des Flandres et 2e du Tro Bro il y a deux ans. « Il faut avoir une attitude offensive et être devant », anticipe l'Italien. « Ce sera la clé de la réussite. Et dans le final, les jambes parleront. » Kevin Ledanois (9e en 2015), Clément Venturini (6e en 2022) ont également déjà fini dans le top 10. Sans oublier l'Italien Vincenzo Albanese, le Belge Amaury Capiot ainsi que Florian Dauphin et Mathis Le Berre, deux Bretons qui découvrent l'épreuve chez les pros. Ce dernier avait fini 20e chez les cadets, en 2017, une édition où Hugo Page (Intermarché-Wanty), autre jeune Français à suivre dimanche, avait fini 6e.

Zingle : « C'est le bon moment »

Toujours en quête d'une première victoire cette saison, l'équipe Cofidis pourra miser sur le Belge Piet Allegaert (2e en 2021), Bryan Coquard (51 succès en carrière) mais aussi Axel Zingle, qui ne figurait pas sur les premières versions de la liste des engagés. « J'ai insisté pour être au départ. Le Tro Bro est une course que j'adore » explique l'ancien vététiste, 12e l'an passé pour sa première participation. « J'ai pris beaucoup de plaisir l'an dernier, j'en ai bien bavé aussi. Ce n'est pas ma région d'origine mais j'apprécie les paysages, c'est vraiment photogénique. J'aimerais bien accrocher cette course à mon palmarès. Je pense que c'est le bon moment. Comme les Strade Bianche, l'épreuve est destinée à grandir. Je pense qu'il vaut mieux se positionner tôt ! » Le sprinteur-puncheur de 25 ans a stoppé sa campagne des flandriennes après Gand-Wevelgem, le 24 mars : « Après différentes chutes, je sentais que la forme n'allait pas dans le bon sens et qu'il valait mieux couper tout de suite pour repartir sur de bons rails. » Il a signé « une reprise encourageante », après cinq semaines de coupure, en terminant 2e de la Lotto Famenne Ardenne Classic. « Mais je suis tombé malade depuis, ça allait un peu moins bien à Francfort (50e) » confiait-il vendredi, à la veille de sa 2e place à Plumelec. « J'espère que ça ne va pas trop m'handicaper. »

Sheehan et le kouign amann

Le 8 octobre dernier, au départ de Paris-Tours, Riley Sheehan n'était qu'un jeune stagiaire que personne n'imaginait vainqueur sur l'Avenue de Grammont, ce qu'il réalisa pourtant en devenant le premier Américain vainqueur de la Classique des Feuilles Mortes. Le coureur d'Israël-Premier Tech, 23 ans, a depuis été « capable de confirmer qu'il savait performer sur les grandes courses », à l'image de sa 13e place sur le Tour des Flandres. Et il arrive en grande forme après Eschborn-Frankfurt (3e), où il a obtenu mercredi son premier podium en World Tour. « Je suis super motivé. J'ai déjà fait cette course en 2022. Pendant la reco, vendredi, j'ai réalisé à quel point j'ai changé en tant que coureur depuis deux ans. C'est un privilège d'être cité parmi les favoris. Et j'espère bien supporter cette pression ! La course est magnifique, elle est un peu similaire à Paris-Tours. Et il est toujours bon de courir en Bretagne. » Le natif du Colorado nourrit un lien particulier avec la région. Il a vécu deux ans à Noyal-Châtillon, au sud de Rennes, lorsqu'il a parfait sa formation de cycliste chez Sojasun-espoir ACNC (2020 et 2021). « J'ai tellement appris sur les routes de Bretagne, c'est très motivant de revenir courir ici. Cela me rappelle de bons souvenirs. Et peut-être que j'aurai l'occasion de manger un kouign amann, j'adore ça ! » À l'inverse de Cosnefroy, De Lie or Zingle, il n'a pas pris part au Grand Prix du Morbihan samedi et pourrait donc bénéficier d'un surplus de fraîcheur. « Je pense que c'est un avantage. À Francfort, j'ai dû puiser très loin durant la course. Et après le long voyage à Brest, jeudi, j'étais un peu fatigué. Le fait d'avoir pu passer deux jours relax ici et faire plus de reconnaissances, c'est mieux. »

Les cyclos en ouverture

Samedi après-midi, le « Tro Bro Leon Challenge avec Giant » a établi son nouveau record de participants (1500 contre 1200 l'an dernier), avec la présence notable de Pierre Rolland et Tristan Valentin, vainqueur de l'épreuve professionnelle en 2005. Les amoureux du vélo ont pu arpenter les ribinoù qui font la légende du Tro Bro Leon, sur les trois parcours « cyclo », mais aussi découvrir de nouveaux chemins grâce aux deux tracés « gravel ». Les épreuves cyclosportives serpentaient entre terre et mer sur des distances comprises entre 35 et 135 kilomètres. Sur les deux plus longues, il était prévu un arrêt culinaire au Bistrot des Légendes, sur le site de Meneham, avant le retour bord de mer vers Lannilis.

17/04/2024 - La Flèche Wallonne - Charleroi / Huy (198,6km) - COSNEFROY Benoit (DECATHLON AG2R LA MONDIALE TEAM)
17/04/2024 - La Flèche Wallonne - Charleroi / Huy (198,6km) - COSNEFROY Benoit (DECATHLON AG2R LA MONDIALE TEAM) © A.S.O./Gaëtan Flamme
10/06/2023 - Critérium du Dauphiné 2023 - Etape 7 - Porte-de-Savoie / Col de La Croix de Fer Saint-Sorlin (147,9 km) - ZINGLE Axel (COFIDIS)
10/06/2023 - Critérium du Dauphiné 2023 - Etape 7 - Porte-de-Savoie / Col de La Croix de Fer Saint-Sorlin (147,9 km) - ZINGLE Axel (COFIDIS) © A.S.O./Billy Ceusters

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